Mali: le M5-RFP se dit prêt à travailler avec la junte pour «une transition républicaine»
C’est un épisode méconnu de l’histoire africaine. Il y a 30 ans, la dernière colonie d’Afrique enclenchait son processus d’indépendance suite à un accord conclu entre l’Afrique du Sud, l’Angola et Cuba.
Sous contrôle allemand puis sud-africain, la Namibie organisait ses premières véritables élections du 7 au 11 novembre 1989 afin d’élire une Assemblée constituante. Ces cinq jours de scrutins, une étape décisive vers l’indépendance du pays, resteront à jamais gravés dans son histoire.
En 1989, c’est une marée humaine qui s’était rendue aux urnes. La participation avait atteint des records : 97% des 700 000 électeurs s’étaient déplacés. Cette élection, qui s’était déroulée sans incidents notables, avait marqué la fin d’une époque dans ce pays dirigé pendant 75 ans par l’Afrique du Sud.
Pretoria avait en effet gardé le contrôle malgré la décision des Nations unies de lui retirer, en 1966, le mandat qui lui avait été confié 46 ans plus tôt par l’ancêtre de l’ONU, la Société des nations (SDN).
Lutte armée
« La population a été véritablement en guerre pendant une vingtaine d’années. Cela s’est calmé progressivement à partir de 1987-88, parce que c’était en voie de règlement à ce moment-là. C’est la fin d’un mouvement qui a été très dur, de lutte armée ; il y avait « le parti Swapo » et la branche armée Swapo qui a commencé en 1965 », explique l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch.
C’en était fini de la guérilla puisque la Swapo, le principal mouvement de libération, avait remporté ces élections. Cependant, il avait dû composer pour écrire la nouvelle Constitution, n’ayant pas obtenu les deux tiers des suffrages. Mais le texte, qui mettait en avant les principes démocratiques, sera finalement adopté trois mois plus tard à l’unanimité.
Entre-temps, les troupes sud-africaines avaient quitté le pays. La Namibie a finalement accédé à l’indépendance le 21 mars 1990, mettant fin à plus d’un siècle de domination étrangère.