Au Nigeria, 259 personnes libérées d’une maison de correction islamique

Some of the 300 male students of « different nationalities » are pictured on September 26, 2019 in the Rigasa area of Kaduna in northern Nigeria after being rescued by police from an Islamic seminary where they were tortured and sodomised. – Horrific revelations of torture and abuse at a compound billing itself as a Koranic reform school in northern Nigeria have shone a spotlight on Islamic institutes unregulated by the authorities. Last week police in the city of Kaduna raided a building to find hundreds of men and boys — some reportedly aged as young as five — held in atrocious conditions at a facility proprietors described as a religious school and rehabilitation centre. (Photo by – / AFP)

Les premiers témoignages révèlent de nombreux cas de mauvais traitements, de torture et de violences sexuelles dans ce centre de redressement privé.

Le 26 septembre 2019, dans le nord du Nigeria, 300 jeunes de différentes nationalités retenus prisonniers enchaînés dans des centres d’étude islamique avaient été libérés par la police nigériane. Les autorités ont procédé à plusieurs actions de libération de ce type depuis la rentrée. 

La police nigériane a annoncé, mardi 5 novembre, avoir libéré 259 personnes d’une maison de correction islamique dans le sud-ouest du Nigeria, dans le cadre d’une série de raids similaires menés à travers le pays ces dernières semaines.

« Nous avons découvert lundi des hommes, des femmes et des enfants qui étaient retenus en otages dans un centre de détention illégal géré par une mosquée du quartier Ojoo, à Ibadan », a déclaré à l’AFP Fadeyi Olugbenga, le porte-parole de la police de l’Etat d’Oyo.

La police est intervenue « rapidement » après avoir reçu des informations d’un garçon de 18 ans qui s’était échappé du centre, a-t-il précisé.

Au total, « 259 personnes y étaient enfermées et imploraient de l’aide quand nous sommes arrivés », a ajouté le porte-parole, précisant que des enfants, des adolescents, des adultes et une femme avec un bébé se trouvaient parmi les victimes.

Des images diffusées par les médias locaux montraient des jeunes hommes et des garçons aux traits émaciés et aux corps squelettiques, assis à l’extérieur du bâtiment où ils avaient été maintenus enfermés.

« Certains étaient là depuis des années et avaient des problèmes de santé, ils reçoivent actuellement des soins médicaux, a affirmé M. Olugbenga. Ceux que nous avons interrogés ont raconté qu’ils étaient nourris une fois tous les trois jours, parfois moins. »

Le propriétaire et huit autres personnes ont été arrêtés, mais « l’enquête est toujours en cours pour obtenir plus de détails », a-t-il ajouté.

Maladie mentale et drogues

Une dizaine de raids similaires ont été menés dans des « maisons de correction » religieuses au Nigeria depuis septembre. La police nigériane a libéré 15 personnes enchaînées dans un lieu de prière de Lagos lors d’un de ces raids.

Au total, des centaines de personnes dont certains souffrant de maladies mentales ou d’addictions, ont ainsi été libérées et, à chaque fois, ont révélé des conditions de détention atroces, faisant état de cas de torture et d’abus physiques ou sexuels.

Les centres de redressement privés – souvent informels – à caractère religieux sont très répandus dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où la pauvreté est très élevée et où les services publics sont souvent absents.

Le taux élevé de consommation de drogues et le manque d’installations de réadaptation poussent de nombreux parents à inscrire leurs enfants dans ces écoles de redressement informelles.

Le président Muhammadu Buhari a condamné ce type d’institution en octobre, après une énième découverte similaire. « Aucun gouvernement démocratique responsable ne tolérerait l’existence de chambres de torture et de sévices physiques sur des détenus au nom de la réhabilitation », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Mais selon Hassan Idayat, directeur du Centre pour la démocratie et le développement, le gouvernement est en partie responsable de la prolifération de ces centres de redressement. « Ce phénomène est répandu à cause du manque d’institutions de santé mentale, a-t-elle expliqué à l’AFP. Le gouvernement doit investir de toute urgence dans la santé mentale. »

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