Mali: le M5-RFP se dit prêt à travailler avec la junte pour «une transition républicaine»
A Diffa, au Niger, vingt personnes sont mortes (quinze femmes et cinq enfants), ce lundi 17 février, dans une bousculade à l’entrée de la Maison des jeunes et de la culture (MJC). Les victimes se rendaient à une distribution de vivres et d’argent, organisée la veille, pour les réfugiés de Diffa, par le gouverneur de la région de Borno, au Nigeria, en visite à Diffa ce week-end.
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L’aide était offerte par Babagana Umara Zulum, gouverneur de l’Etat nigérian de Borno (nord-est du Nigeria). Il était venu pour visiter les sites de réfugiés nigérians fuyant les attaques de Boko Haram et qui sont installés dans plusieurs zones de Diffa, au Niger.
« Nous avons eu la visite du gouverneur de l’Etat de Borno. Lors de cette visite, il a profité et rencontré ses compatriotes réfugiés dans la région de Diffa et a procédé à une opération, dimanche, qui a consisté à distribuer des vivres et des sommes d’argent. L’opération s’est bien passée », a précisé le gouverneur de Diffa, Issa Lemine, joint par RFI.
« C’est alors que toutes les populations qui avaient eu l’information tardivement ont afflué vers la MJC. Au petit matin, vers 2h00, il y a eu un attroupement massif devant la porte de la MJC qui était encore fermée et où il n’y avait pas d’activité prévue de distribution. Il y a eu donc un attroupement très important et le matin, quand un des gardiens a ouvert la porte, il y a eu une bousculade pour pouvoir rentrer dans la MJC et c’est ainsi que toutes les personnes qui étaient devant, ont été piétinées », a ajouté le gouverneur de Diffa.
La région de Diffa, proche du Nigeria, abrite plus de 300 000 réfugiés nigérians et déplacés internes. Ce drame est révélateur de la précarité dans laquelle vivent ces réfugiés et déplacés pour la plupart privés de toute activité économique en raison de l’état d’urgence et de la présence de groupes armés dans les zones de production, estime Moussa Tchangari, secrétaire général de l’ONG Alternative espaces citoyens.
« De façon générale, cela indique la vulnérabilité de la population, sa paupérisation à l’extrême, explique-t-il. Ils sont en manque, en difficulté. En d’autres temps, ils ne se bousculeraient pas pour prendre 5000 naïras [12 euros]. Par le passé, cette zone-là produisait des quantités énormes de maïs, de poissons, de poivrons. Les gens avaient un revenu, ils avaient une vie meilleure. La zone était autosuffisante. Malheureusement, cette crise a fait que des groupes armés occupent la zone de production et le gouvernement n’a pas pu libérer. N’oubliez pas que les gens ont été évacués de force de ces zones-là de production ».