Mali: le M5-RFP se dit prêt à travailler avec la junte pour «une transition républicaine»
Une vidéo récemment mise en ligne par les combattants affiliés au groupe État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) montre l’assassinat des cinq personnes. Il s’agit de cinq humanitaires nigérians parmi lesquels un employé de l’ONG française Action contre la Faim (ACF)
D’après les responsables de l’ACF, les djihadistes les avaient enlevés dans le nord-est du Nigéria pour ensuite les assassiner :
“C’est avec une profonde tristesse que nous confirmons l’assassinat d’Ishaku Yakubu, salarié d’Action contre la faim sur la base de Monguno, et de quatre autres travailleurs humanitaires qui avaient été pris en otage par un groupe armé non étatique dans le nord-est du Nigeria, dans l’Etat de Borno, le 8 juin 2020“, a annoncé ACF dans un communiqué.
International Rescue Committee (IRC) une autre ONG a indiqué qu’un de ses employés avait aussi été tué par les djihadistes : “l’IRC condamne fermement l’exécution insensée de notre collègue, Luka Filibus, et de ses collègues humanitaires enlevés“, a déclaré l’ONG. “Nous condamnons ce comportement barbare et réclamons la remise immédiate de son corps à sa famille“, a ajouté IRC.
Muhammadu Buhari le président Nigerian a exprimé sa compassion “pour les familles des cinq travailleurs humanitaires” et a promis que les djihadistes seraient “totalement éliminés“.
“Les agences de sécurité au sein de l’Etat vont coopérer étroitement avec leurs organisations pour mettre en oeuvre des mesures afin de faire en sorte que de tels enlèvements de leurs personnels ne puissent pas se produire de nouveau“, a-t-il fait savoir dans un communiqué.
C’est dans une vidéo que les humanitaires étaient apparus. Ladite vidéo aurait été tournée le 21 juin dernier. Les victimes expliquaient alors qu’ils avaient été kidnappés par des combattants affiliés au groupe Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) à différents moments au cours du mois juin. De façon régulière, cette faction du groupe djihadiste de Boko Haram s’attaque aux employés d’ONG locales et internationales.
En 2016, l’Iswap avait fait scission de Boko Haram et ses membres ont fait allégeance à Abou Bakr al-Baghadi, fondateur de l’Etat islamique, mort en octobre 2019 dans une opération américaine.
Selon les resposanbles de l’ACF, la situation des humanitaires est très difficile dans la région : “cet assassinat injustifiable reflète l’immense difficulté à laquelle sont confrontés les acteurs humanitaires indépendants et impartiaux, et la violence à laquelle nous sommes exposés chaque jour pour remplir notre mission“, a souligné ACF.
“Une fois de plus se pose la question de l’équilibre entre la préoccupation pour la sécurité des équipes et le maintien d’une aide vitale pour des milliers de personnes“, a ajouté l’ONG.
Il convient de souligner que le nord-est du Nigeria est en proie à une sanglante insurrection de djihadistes. Ces derniers prospèrent dans cette zone reculée, proche du lac Tchad, dont les rives sont partagées par quatre pays (Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad).
Selon les Nations unies, près de 7 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire dans cette région, à genoux après plus de dix ans de conflit contre les groupes djihadistes.
Depuis 2009, plus de 36 000 personnes ont été tuées et plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer. L’insurrection s’est aussi étendue aux pays voisins, Niger, Cameroun et Tchad.
En 2019, des djihadistes de l’Iswap avaient enlevé un groupe de six travailleurs humanitaires dont une employée d’ACF. Cinq des otages avaient ensuite été exécutés, et l’employée d’ACF est toujours en captivité.