Mali: le M5-RFP se dit prêt à travailler avec la junte pour «une transition républicaine»
Le litige foncier qui oppose les propriétaires terriens des villages d’Abadjin-doumé et d’Abadjin-Kouté au Centre national de recherche agronomique (CNRA) connaît de nouveaux rebondissements depuis son déclenchement il y a environ 7 ans. Cette affaire pourrait connaître rapidement son dénouement avec les révélations du ministre Adama Diawara de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui lèvent tout équivoque.
Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s’est prononcé sur le litige opposant les villages d’Abadjin-Doumé et Abadjin-Kouté au CNRA. «Ce qui est prévu, il y a d’abord une étude qui sera menée pour faire l’inventaire du patrimoine foncier du CNRA. A partir de cette étude-là, on va regarder quelle est la superficie dont le CNRA a besoin pour mener ses recherches; parce que la pression démographique aidant, c’est des problèmes qui sont assez complexes. Ces sites-là, on va demander au gouvernement de les déclarer d’utilité publique et ensuite on va établir les titres fonciers au profit du CNRA sur ces sites», avait-il déclaré, en août dernier, face aux sénateurs membres de la commission Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement. Poursuivant, le ministre Adama Diawara a indiqué que «depuis avril 1998, quand le CNRA a été créé, les différents sites de recherches qui appartenaient aux structures telles que l’Ostorm, l’Idesa et autres ont été dévolus au CNRA. Normalement les modalités de démolition auraient été définies plus tard, ce qui n’a pas été fait. Donc on est resté dans un flou qui fait que sur certains sites, il y a des papiers, sur d’autres, il n’y en a pas».
Malheureusement, comme l’a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, un litige s’est déclenché entre les villages d’Abadjin-Doumé et Abadjin-Kouté avec le CNRA. La bataille juridique qui s’ensuit sera d’abord en faveur du CNRA en Première instance. Mais les villages d’Abadjin-Doumé et Abadjin-Kouté vont interjeter appel en 2019 et remporter le procès en appel. La décision de justice désormais en leur faveur, ils vont poursuivre les travaux sur leur patrimoine foncier.
Mais à leur grande surprise, des agents du CNRA vont faire intrusion sur leur chantier, le 28 juin 2020, pour disent-ils arrêter les travaux. Allant jusqu’à porter des coups et blessures à l’un des ouvriers sur le chantier. La victime porte plainte à la brigade de Gendarmerie de Songon après avoir pris un certificat médical dans un centre de santé. Suite à la plainte, le présumé coupable, Gnahoua Guy Modeste, directeur du patrimoine du CNRA, va être interpellé et gardé à vue avant d’être relâché le même jour après négociation du directeur général du centre de recherche agronomique.
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Une semaine plus tard, d’autres actes de sabotage allant au déracinement des bornes des lotissements sont constatés. Toute chose qui exposent les auteurs de l’acte à un délit de destruction de biens d’autrui. Le CNRA qui, entre-temps avait porté cette affaire devant la Cour de Cassation, a opté en juillet dernier pour une saisine du Conseil d’Etat. Ledit Conseil a par la suite notifié un arrêt immédiat des travaux sur le site litigieux.
Toutefois, pourquoi le directeur général du CNRA, Yté Wongbé, insiste-t-il sur cette affaire quand le ministre Diawara reconnaît que depuis que les différents sites appartenant aux défuntes structures Ostorm, Idesa, etc ont été dévolus au CNRA, les modalités de démolition n’ont pas été définies, occasionnant jusqu’à aujourd’hui un flou, au point que certains de ces sites n’ont aucun papier ? Que cache donc cette curieuse obstination du DG ?
Un tour d’horizon de ce litige foncier qui a fait résonance ces quatre derniers mois nous apprend qu’une partie, environ 19 hectares de cette parcelle de 231 hectares, a abrité depuis 1945, successivement l’Orston, l’Idesa, l’Iirsda et aujourd’hui le CNRA. Co-propriété des villages d’Adiopodoumé, d’Abadjin-Doumé et d’Abadjin-Kouté, dont les fils vivent en parfaite intelligence depuis des lustres. Propriété foncière desdites communautés villageoises, cela inclue également l’appartenance de ces portions aux différentes familles des trois localités voisines.
En effet, après le départ successif de l’Orston, l’Idesat et l’Iirsda, le CNRA a occupé le même site. Ce, après négociation auprès des autorités villageoises desdites localités qui ont naturellement donné leur accord vu l’évidence de la nécessité de la recherche pour le pays. Sur accord verbal et profession de foi, la magnanimité des communautés de ces trois villages a agi. Au demeurant, leur générosité n’a été récompensée d’aucun reversement de purge des droits coutumiers de la part de l’Etat comme cela devrait se faire selon les règles en la matière.
En dépit de tout, jusque-là, tout allait bien entre les occupants de cette parcelle, c’est-à-dire le CNRA, et ses bienfaiteurs. C’est dans le courant de l’année 2013 que leur cohabitation va être mise à mal. Cela, quand certaines familles d’Abadjin-Doumé et d’Abadjin-Kouté vont décider d’exploiter leurs biens en procédant au lotissement de leurs parcelles respectives. Bien sûr après avoir pris le soin d’authentifier leur droit de propriété foncière dans la légalité auprès des services de l’Etat, notamment au ministère de la Construction.